L'échange entre les deux parlementaires portait sur l'ancien trésorier de Justin Trudeau, Stephen Bronfman, à qui l'on reproche d'avoir eu un lien avec la fiducie de plusieurs millions de dollars de l'ex-sénateur, Leo Kolber aux Îles Caïmans, connu comme étant un paradis fiscal.

Le député néo-démocrate a d'abord demandé à la ministre Lebouthillier si celle-ci avait le droit de commenter la situation de Stephen Bronfman. Après avoir évité la question une première fois, la ministre a finalement répondu que la loi lui empêchait strictement de commenter un cas en particulier.

Pierre-Luc Dusseault a ensuite demandé à Diane Lebouthillier quelles pourraient être les conséquences si elle parlait publiquement d'un cas en particulier. « Je pourrais être passible d'emprisonnement », a-t-elle répliqué.

C'est alors que le député néo-démocrate a sorti le lapin du chapeau en demandant à la ministre du Revenu national si elle était au courant que le Premier ministre, Justin Trudeau, avait publiquement commenté le cas Bronfman. Après un long silence et quelques rires de la salle, Diane Lebouthillier a répondu que personne n'était au-dessus des lois.

Pierre-Luc Dusseault a alors demandé à la ministre si elle allait enquêter sur la déclaration du Premier ministre, ce à quoi elle a répondu que l'Agence du Revenu avait investi près d'un milliard de dollars pour lutter contre l'évasion fiscale. « Je peux vous assurer qu'aucun parlementaire ne mettra les mains sur les dossiers confidentiels de l'Agence du Revenu. »

Revenant à la charge, le jeune député de Sherbrooke a demandé à Diane Lebouthillier si cette réponse incluait le Premier ministre.

-Je parle de tous les parlementaires, dans leur entièreté.

-Donc on peut s'attendre à une peine d'emprisonnement?

(Rires et silence)

-Vous n'aimeriez pas que la ministre parle de votre dossier ou de n'importe quel dossier de parlementaire autour de la table. Ça serait complètement inconcevable.

-C'est exactement ce qu'a fait le Premier ministre lorsqu'il a été questionné sur le sujet. Il a dit être satisfait de la structure qu'il avait mis en place aux Îles Caïmans. Il l'a blanchi en deux temps, trois mouvements, en une phrase.

Le député Dusseault a terminé en disant qu'il avait hâte de voir les résultats de l'enquête de la ministre du Revenu national sur le Premier ministre à savoir si celui-ci avait enfreint la loi.