Un ex-administrateur du Sentier de l'Espoir explique les raisons de son départ

©Photo TC Media - Dominique Fortier

Intervenant au Sentier de l'Espoir de 2010 à 2012 et membre du Conseil d'administration de 2015 à 2016, Jean-Philippe Tremblay lève le voile sur les raisons qui l'ont poussé à quitter son siège d'administrateur de l'organisme.

Le psychosociologue de formation et étudiant à la maîtrise en pratiques psychosociales, Jean-Philippe Tremblay, a toujours eu un attachement fort pour l'organisme pour lequel il a travaillé pendant deux ans. « C'est pourquoi j'ai continué à m'impliquer de façon bénévole dans les activités communautaires du Sentier jusqu'à ce que je décidé de poser ma candidature pour devenir administrateur. »

Toutefois, après à peine un an au sein du conseil d'administration, l'ex-intervenant du Sentier a préféré quitter son poste, estimant que l'attitude de certains des administrateurs était toxique et contre-productive. « C'était devenu un fardeau pour moi de me rendre aux réunions puisque l'emphase était mise sur les commérages et la chasse aux sorcières. Beaucoup plus d'énergie était déployée à trouver des fautes aux employés et élaborer des punitions que de tenter de communiquer avec eux. Le conseil transformait aussi des simples demandes d'usagers en rapport d'opposition et de pouvoir avec la clientèle et ultimement, en conflit avec les employés. Ce qui était un manque de communication du conseil avec les employés est malheureusement devenu un sérieux problème relationnel. »

Une seule vision

Lorsque Jean-Philippe Tremblay a pris la décision de s'impliquer au sein du conseil d'administration, il avait l'intention d'apporter des idées nouvelles pour faire avancer l'organisme. Rapidement, il s'est aperçu que ses suggestions n'étaient pas les bienvenues. « Les administrateurs avaient une seule vision et leur façon de faire les choses et je n'ai jamais senti qu'il y avait de la place pour que je puisse apporter ma contribution. Je les ai entendus dire à maintes reprises qu'ils ne voulaient pas perdre le contrôle qu'ils exerçaient. Puis est venu le discours d'abolition de postes et de restructuration de l'organisme, spécialement quand des employés souhaitaient prendre des initiatives au sein de l'organisme. »

Selon l'ex-administrateur, ce que les employés dénoncent est véridique quant à l'attitude de confrontation des administrateurs envers les employés. « Il n'est pas normal de passer des réunions entières à parler de mesures punitives et d'abolition de poste pour un employé qui fait un travail irréprochable seulement parce qu'on n'aime pas sa tenue vestimentaire. Et je rappelle que toutes ces discussions au conseil ne se rendaient jamais jusqu'aux employés, les principaux intéressés. »

Le Sentier de l'Espoir est un centre d'hébergement situé à Sainte-Anne-des-Monts qui accueille des personnes en détresse allant des itinérants aux toxicomanes ou des gens en besoin de répit.

Pour Jean-Philippe Tremblay, un lien de confiance a été brisé et un sérieux examen de conscience s'impose. « La réalité des intervenants dans un organisme n'est déjà pas facile lorsqu'on considère les moyens financiers limités. Pourtant, ça ne les a jamais empêchés de donner bénévolement de leur temps puisque pour eux, cet organisme leur tient à cœur. C'est une grande famille. Je crois sincèrement qu'il faudrait davantage les soutenir que de chercher à les punir. Je demande alors au conseil d'administration de se demander s'ils sont vraiment aptes à exercer leur rôle de manière objective et constructive. Si ce n'est pas le cas, peut être que leur place n'est pas sur un conseil d'administration. »

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