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20 mars 2018

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Le syndicat des infirmières de l'Est-du-Québec dépose une plainte pour maltraitance organisationnelle

©Photo TC Media - Dominique Fortier

Le syndicat des infirmières, infirmières auxiliaires et inhalothérapeutes de l'Est-du-Québec (SIIIEQ) entend avoir recours au commissaire aux plaintes afin de dénoncer les conditions de travail de ses membres.

Surcharge de travail, heures supplémentaires obligatoires, manque d'effectifs, absence de pauses, épuisement professionnel; voilà le quotidien des infirmières du système de santé gaspésien illustré par le SIIIEQ. Cette fois-ci, dans le but d'ajouter de la pression sur le ministère de la Santé, le syndicat tente une nouvelle tactique, soit de déposer une plainte officielle auprès du Commissaire attitré à la qualité des services en Gaspésie.

« Il s'agit d'une bataille supplémentaire que nous venons pour tenter de changer les choses. Les coupures de 30 millions dans le milieu de la santé et la réorganisation majeure découlant de la création des CISSS a pour effet que nos membres ne sont plus capables d'offrir les mêmes services qu'auparavant. Si les infirmières en souffrent, il en va de même pour les patients », explique le président du SIIIEQ, Pier-Luc Bujold. Le syndicat estime que les infirmières, de par leurs conditions de travail, sont victimes de maltraitance organisationnelle en vertu de la Loi 115 visant à lutter contre la maltraitance envers toute personne majeure en situation de vulnérabilité.

Soins aux patients négligés et statistiques trompeuses

Le manque d'effectifs a un effet direct sur la qualité des soins prodigués aux patients. Le SIIIQ donne quelques exemples dont la prise de médicaments qui est souvent repoussée de plusieurs heures en raison de la surcharge de travail. Même scénario pour le remplacement des pansements. « Nous avons pourtant des solutions à proposer mais le CISSS ne veut rien entendre s'il y a des coûts qui y sont associés. Nous sommes rendus à un point où la direction n'affiche même plus les postes vacants » poursuit Pier-Luc Bujold.

À l'instar des autres établissements de santé, l'hôpital de Sainte-Anne-des-Monts se voit aussi imposer des directives dans le but de maquiller les statistiques. La déléguée syndicale et infirmière à l'urgence de l'hôpital des Monts, Isabelle Fournier, évoque notamment la règle du 24 h. Selon une loi provinciale, un patient ne doit pas passer plus de 24 h sur une civière lors de son admission à l'urgence. « Or, pour éviter de tomber dans les mauvaises statistiques, la direction nous impose de déménager les patients dans d'autres lits, comme l'unité des soins intensifs même si le besoin n'y est pas, simplement pour ne pas dépasser le 24 heures. »

La rétention des employés devient aussi de plus en plus fragile. Isabelle Fournier voit de plus en plus d'infirmières quitter leur poste. Pour ajouter à la pression, on évalue à 12 % le nombre de professionnels de la santé actuellement en arrêt de travail pour le réseau local de la Haute-Gaspésie. Même si ce chiffre comprend aussi les congés de maternité, il est tout de même supérieur au 3 % recensé en 2015-2016.

L'infirmier, Richard Bujold, observe également de la fatigue auprès de ses collègues. « Ayant à coeur la qualité des soins donnés aux patients, les infirmières ont tendance à sauter leurs repas ou ne prennent pas leurs pauses. Éventuellement, toutes ces situations répétées auront pour effet que les infirmières seront de plus en plus absentes pour cause d'épuisement. »

©Photo TC Media - Dominique Fortier

L'infirmière, Isabelle Fournier, explique que de plus en plus d'infirmières sont forcées à faire des heures supplémentaires afin de combler les quarts de travail de base.

Pour le syndicat et ses membres, une solution est souhaitable le plus rapidement possible afin d'éviter une crise majeure comme celle vécu à l'hôpital de Sainte-Anne-des-Monts en 2012 alors que la direction générale avait été poussée vers la sortie à la suite d'un front commun des syndicats. « Je suis quelqu'un de positif alors j'espère qu'on en arrivera pas là, mais on ne sait jamais », conclut Isabelle Fournier

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