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06 février 2018

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

Décès de l'aide-pêcheur Harold Dupuis: un drame qui aurait pu être évité estime la CNESST

La commission de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) a présenté son rapport à la suite du décès de l'aide-pêcheur, Harold Dupuis, et conclut que l'accident aurait pu être évité.

Les événements remontent au 15 octobre 2017 alors que le bateau de pêche Simdan est en déplacement, à environ un demi mille marin du havre de pêche de Tourelle où il passera l'hiver. À 18 h 30, Harold Dupuis tente d'attacher un câble à la rambarde afin de stabiliser le bateau mais une vague fait basculer le navire de pêche, éloignant ainsi le câble du stabilisateur de la rambarde. L'aide-pêcheur tente de retenir le câble mais celui-ci l'entraîne par-dessus bord. Au moment de sa chute, l'aide-pêcheur ne porte pas de gilet de sauvetage ni harnais de sécurité et se retrouve à un endroit sur le bateau où il n'y a pas de garde-corps.

Le capitaine du bateau a tenté de remonter son coéquipier à bord du Simdan, d'abord en lui envoyant une bouée de sauvetage puis en essayant d'aller le récupérer à l'aide d'une échelle. Toutefois, le froid de l'eau affecte sérieusement les deux marins. Le capitaine remonte à bord pour tenter de trouver une autre façon de sauver l'aide-pêcheur. L'échelle tombe à l'eau et Harold Dupuis disparait en mer. Des équipes de sauvetage tentent de retrouver l'homme à la mer sans succès.

 Conclusions du rapport

La CNESST identifie deux causes principales pour expliquer la chute d'Harold Dupuis. Premièrement, l'aide-pêcheur n'était pas suffisamment protégé contre les chutes au moment de l'incident. Deuxièmement, le rapport retient aussi le fait que le Simdan n'est pas équipé pour qu'une seule personne puisse récupérer quelqu'un qui aurait chuté par-dessus bord.

En conclusion, la CNESST recommande que le bateau se munisse de dispositifs de sécurité comme un système permanent de récupération pour homme à la mer ainsi qu'une bouée attachée à un câble. La CNESST exige également la suspension de tous les travaux liés aux stabilisateurs. Une interdiction de manipuler des stabilisateurs a été émise au propriétaire du Simdan qui devra apporter certains correctifs de sécurité afin de pouvoir à nouveau manipuler les stabilisateurs.

Selon l'inspecteur chargé de l'enquête, Michel Castonguay, il s'agit d'un drame qui aurait pu être évité. « Dans mes 27 ans de carrière, je peux vous dire qu'il n'y a pas de fatalité. Il y a toujours des choses qui auraient pu être faites pour éviter une telle situation. Si un garde-corps avait été présent ou si le travailleur avait été attaché, on ne serait pas à discuter de cette situation-là aujourd'hui. »

©Photo Gracieuseté - Jean-Philippe Thibault

L'inspecteur, Michel Castonguay

Qui plus est, avec toute la question du port du gilet de sauvetage qui avait été soulevée, l’inspecteur est d’avis qu’il faut davantage travailler à ce que les hommes en mer restent les deux pieds sur le bateau. « Le premier réflexe de tout le monde c’est de demander s’il portait le gilet de sauvetage. Bien qu’on le suggère en tout temps, on vise d’abord et avant tout de s’assurer que les personnes restent sur le bateau. On ne veut pas les faire flotter, on veut les empêcher de tomber! »

Une infraction sera émise à l'employeur dans une fourchette variant entre 17 000 $ et 66 000 $. Le montant exact sera déterminé par un juge. Une copie du rapport sera transmise au Bureau de la sécurité  en transport et aux associations des pêcheurs et des propriétaires de bateaux de pêche.

Depuis 2010, la CNESST a comptabilisé quatre incidents mortels en lien avec des bateaux de pêche, soit en 2011, 2014 et celui du Simdan en 2017.

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