Nouvelle rupture de services à Sainte-Anne-des-Monts: un médecin blâme la réforme Barrette

©Photo TC Media - Dominique Fortier

À peine un mois après avoir vécu une rupture de services au bloc opératoire en raison du manque d'anesthésiologistes, voilà que l'hôpital des Monts s'apprête à vivre une nouvelle découverture médicale, une situation déplorée par le Dr Guillaume Hardy.

Du 6 au 11 février, le bloc opératoire sera à nouveau en vacances forcées en raison d'une nouvelle rupture de services en anesthésiologie. Malgré les efforts soutenus de l'organisation pour dénicher un nouveau candidat, les démarches demeurent infructueuses.

Pour le Dr Guillaume Hardy, le recrutement de candidats est plus difficile que jamais. « Ça n'a jamais été facile mais de recruter du personnel mais aujourd'hui, ce n'est presque plus possible. Nous avons la meilleure personne en Érika Gagné pour recruter des professionnels comme en témoigne tous les postes de médecins qui ont été comblés au cours des cinq dernières années. Alors si aujourd'hui, elle est incapable de recruter un seul anesthésiologiste ou même un dépanneur, c'est qu'il y a un problème fondamental. »

Dr Hardy blâme directement le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, qui a rendu le milieu de la santé très peu attractif depuis la mise en place de sa réforme. « Depuis l'arrivée au pouvoir des Libéraux il y a quatre ans, et plus particulièrement, l'arrivée de Gaétan Barrette, on n'a jamais vu autant de gens quitter le réseau public de la santé. »

Le médecin annemontois est d'avis que les conditions de travail sont au cœur des nombreux départs vers le privé. « J'ose croire que les professionnels de la santé exercent ce métier par passion. Bien que la rémunération soit intéressante, ce n'est pas le seul élément à considérer. D'ailleurs, le Dr Barrette avait été averti par tous les acteurs du réseau de la santé en commission parlementaire que le système risquait de se dégrader avec la mise en application de la loi 10. »

Or, selon Guillaume Hardy, le ministre de la Santé a fait fi des avertissements des professionnels du réseau. « Il a décidé de s'approprier le plus de pouvoirs possible et de diriger la Santé d'une poigne de fer avec les résultats qu'on voit aujourd'hui. Nous ne sommes plus dans une dynamique de discussion mais bien dans un système on où nous dicte quoi faire et comment le faire. Nous travaillons dans une atmosphère d'adversité constamment, ce qui n'encourage personne à rester dans le système public. »

Pour ce qui est de recruter des anesthésiologistes dépanneurs, Dr Hardy affirme que cette problématique a été exacerbée par le ministère de la Santé qui a envoyé une directive à l'effet que les retraités ne pouvaient plus faire de remplacements ponctuels. « Ils sont passés d'une retraite officielle à une retraite effective. Ils ne peuvent donc plus nous donner de coup de main. »

Pour le médecin annemontois, il existe une solution pour régler une grande partie des problèmes vécus actuellement. « J'ai cru voir que le ministre avait été écarté de certaines discussions avec différentes fédérations de professionnels de la santé. Si on continue dans cette voie et qu'on l'écarte complètement du réseau, je crois que c'est une très bonne piste de solution. »

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