La MRC de La Matanie veut mieux soutenir ses conseils municipaux

GOUVERNANCE MUNICIPALE

©Photo Gracieuseté - Kim Bergeron

Les élus de La Matanie étaient réunis pour un forum sur la gouvernance.

Bien que son rôle d’intervention soit limité, la MRC de La Matanie souhaite tout de même faire tout ce qui est en son pouvoir pour soutenir les différents conseils municipaux sur le territoire.

Un forum sur la gouvernance municipale s’est tenu récemment alors que les maires et conseillers de tous les villages et les villes de La Matanie étaient invités à participer à cette table ronde. Aidés d’une étude exhaustive menée par des chercheurs de l’Université du Québec à Rimouski, la MRC a été en mesure de tabler sur six points majeurs à commencer par le rôle des élus et les relations avec les citoyens. « On part du constat où 22 % des élus ont démissionné depuis novembre 2021, lance le préfet Gérald Beaulieu, d’entrée de jeu. Dans certains cas, comme aux Méchins, on parle de démissions en bloc. On ne peut qu’en arriver à la conclusion que ce type de situation amène une instabilité au sein du conseil et une fragilité de la confiance de la population envers les élus. »

Des entrevues ont alors été menées, autant auprès des élus encore en poste que ceux qui ont démissionné afin d’avoir un portrait plus juste de la situation et des solutions qui pourraient être mises de l’avant. « On voulait utiliser les résultats de l’étude pour lancer la discussion avec les élus invités au forum. Il y a d’ailleurs une série d’actions qui seront adoptées, en accord avec les conseils municipaux », poursuit le préfet et maire de Baie-des-Sables.

Les raisons qui ont été ciblées pour expliquer les multiples démissions sont aussi différentes que nombreuses. On parle d’une méconnaissance du rôle d’un élu, du manque d’outils de communication avec les citoyens pour dénouer les situations de crise, le manque de reconnaissance de la population envers le métier d’élu, la lourde charge de travail qui incombe à ceux qui siègent à la table d’un conseil de ville et une rémunération souvent anémique. « C’est un rôle ingrat et les élus sont jugés selon les services rendus. Aujourd’hui, la critique voyage très rapidement, notamment par les réseaux sociaux. On ne se cachera pas que les mauvaises nouvelles voyagent beaucoup plus vite que les bonnes.

Comment changer les mentalités?

Pour Gérald Beaulieu, le décorum doit être respecté coûte que coûte. « Ça prend des règles très claires et les élus doivent mettre fin à des rencontres qui dérapent. Je n’ai aucun problème que les gens critiquent des décisions, mais tout doit se faire dans le respect, et ce, dans les deux sens. »

D’ailleurs, les élus ne savent pas toujours dans quoi ils s’embarquent lorsqu’ils posent leur nom sur un bulletin de vote. « Si l’engagement pour le service public y est, la réalité les rattrape rapidement. L’ampleur de la tâche apporte parfois de la déception et des désillusions. À cet effet, les élus ont signifié leur intérêt de suivre les formations en groupe, et non pas individuellement devant leur ordinateur. On veut aussi créer une communauté d’élus pour qu’ils puissent échanger entre eux et apprendre des expériences de tous et chacun », soutient Gérald Beaulieu.

Mais quel est le rôle précis de la MRC? « On ne peut pas prendre de décisions à la place des conseils, mais on peut joueur un rôle de leadership pour les accompagner. Avec une meilleure gouvernance, nous sommes convaincus que ça peut aller mieux. On veut ainsi prendre des meilleures décisions et offrir des services de qualité aux citoyens dans un climat serein, et non de méfiance où la crainte de se faire juger est constante », poursuit Gérald Beaulieu.

S’il y a de nombreux défis, il y a aussi des solutions. L’attraction vers un poste d’élu passe notamment par le partage de connaissances et d’expertise. L’exemple du prêt de machinerie est probant et a le pouvoir d’enlever de la pression sur un conseil, ne serait-ce que sur le plan financier. Quant à la rémunération, il s’agit d’un sujet sensible, spécialement lorsque ce sont les élus eux-mêmes qui doivent se voter des salaires. À cet effet, le préfet de La Matanie estime que le ministère des Affaires municipales doit aussi jouer un rôle dans cet aspect de la gouvernance.

Finalement, le préfet a la ferme impression que les gens qui s’engagent dans le service public le font pour les bonnes raisons. « Reste maintenant à les outiller correctement pour qu’ils puissent bien jouer leur rôle, en toute quiétude, et en collaboration avec leurs pairs. »

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