La Coalition urgence Port de Matane voit le jour

©Photo TC Media - Joël Charest

Élus municipaux, gens d'affaires et organismes socio-économiques font front commun et exigent des investissements rapides d'Ottawa pour la remise à niveau du Port de Matane qui atteindra bientôt sa fin de vie utile.

Les membres fondateurs de la Coalition urgence Port de Matane sont inquiets de la dégradation avancée du quai commercial et de l'inaction du gouvernement fédéral dans ce dossier.

« La situation d’urgence dans laquelle se trouve le Port de Matane est unique au pays : aucun autre quai commercial ayant un tel impact économique n’est condamné à si brève échéance. Pour mettre fin à l’inaction du gouvernement fédéral, la Matanie choisit donc de se regrouper et de demander, d’une seule voix, des gestes concrets », explique Jean Langelier, co-porte-parole de la Coalition urgence Port de Matane et directeur du Fonds d’innovation et de développement économique local (FIDEL) de La Matanie.

Une étude commandée par le gouvernement fédéral révélait, en 2013, que l’infrastructure arrivait bientôt à la fin de sa vie utile et que sa reconstruction devait être envisagée.

« La durée de vie maximale du quai commercial de Matane est aujourd’hui estimée à cinq ans, six au plus. À tout moment, un bris est susceptible de compromettre dramatiquement les activités de plusieurs entreprises névralgiques pour l’économie de La Matanie », précise Jean Langelier.

La MRC de La Matanie, la Ville de Matane, la chambre de commerce, la SADC, le FIDEL et les Terminaux portuaires du Québec se joignent ainsi aux entreprises : Béton provincial, Concept Mat, Construction CEG, Contrôle électrique RK, Duotech Construction, Énercon, Fruits de Mer de l'Est, Groupe Bertrand Rioux, Groupe Bouffard, Grues Guay, Les Barges de Matane, Cuisines gaspésiennes, JMN, Marmen, Méridien Maritime, Océan NutraSciences, Produits métalliques A.T. et Tembec au sein de la Coalition.

750 emplois menacés

Par ailleurs, la Coalition a dévoilé les conclusions d’une étude réalisée par la firme KPMG, qui confirme l’apport économique majeur du Port de Matane.

À lui seul, le quai commercial soutient plus de 746 emplois directs et indirects (ce qui représente un emploi sur 15 en Matanie) et l'activité économique qui s'y déroule contribue à hauteur de 78,8 M$ au produit intérieur brut (PIB). Le salaire moyen des employés œuvrant de près ou de loin au Port de Matane est 29 % plus élevé que la moyenne régionale.

L’analyse de KPMG révèle également que 40 % des entreprises utilisant le quai commercial fermeraient leur porte si l’infrastructure n’était pas reconstruite, tandis que 25 % d'entre eux devraient déménager.

« Une véritable épée de Damoclès pend au-dessus de la tête de nos entreprises. Autant l’accès au port de mer a été déterminant dans leur choix de s’implanter à Matane, autant l’incertitude entourant son avenir constitue maintenant un frein à leur développement », soutient Éric Gendreau, co-porte-parole et directeur de l’usine de Tembec à Matane.

D'ici juin, Québec devrait annoncer s'il se porte acquéreur du Port de Matane ou si l'infrastructure demeurera propriété du gouvernement fédéral.

Commentaires