05 avril 2017

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Dans cette nouvelle proposition, l'artiste reprend un thème qu'il connait bien : l'intimidation. L'exposition in situ comprend 100 photos d'autant de personnes de la communauté matanaise. En même temps qu'elles semblent nous regarder, une bande audio défile et nous fait entendre leurs témoignages de victimes ou de spectateurs malheureux  ou impuissants.

C'est une exposition éphémère, elle vit à peine trois semaines, et après on passe à autre chose. Un peu comme mes rencontres avec toutes ces personnes qui ont duré peu de temps. Il faut voir l'exposition pour vraiment la vivre. -

Depuis 2013,  le Matanais a réalisé cinq projets de cette nature qui lui ont d'ailleurs valu en octobre 2015 de remporter le Prix Ensemble contre l'intimidation – catégorie individu, décerné par le Premier ministre du Québec.

Pour Face à nous, l'artiste a lancé un appel à tous sur les réseaux sociaux, sans préciser la nature de son projet. Pas moins de 200 personnes se sont manifestées. Il en a retenu une centaine, dont l'âge varie de 6 à 63 ans. «  Je voulais que ce soit diversifié. Je trouvais important d'avoir des témoignages, des visions différentes. Je voulais une différence aussi dans les histoires et dans les époques » dit-il.

Face à nous, c'est d'ailleurs ce que les gens ressentent en franchissant le seuil de la salle de l'exposition au titre bien inspiré. « Tu as ces personnes-là qui te regardent en même temps que la bande son défile. Cela t'amène à te poser des questions sur toi-même, sur ton apport à la cause, sur ta propre définition de l'intimidation. On rejoint tout le monde » observe le Matanais.

Une constante : l'intimidation se vit dans tous les milieux et à tout âge. Les réseaux sociaux ont toutefois propulsé le geste des intimidateurs aux confins de l'insoutenable.

Comme il s'agit d'une exposition in situ, créée en fonction du lieu, elle ne pourrait pas être exportée ailleurs. « Si je referais l'expérience, à Mont-Joli par exemple, je prendrais des gens de Mont-Joli. Le fait que les gens se reconnaissent ajoute à l'exposition et crée davantage d'interaction » souligne Mathieu Savoie, qui l'observe bien à Matane.

« C'est une exposition éphémère, elle vit à peine trois semaines, et après on passe à autre chose. Un peu comme mes rencontres avec toutes ces personnes qui ont duré peu de temps. Il faut voir l'exposition pour vraiment la vivre » souligne en conclusion l'artiste photographe originaire de Nouvelle.