11 décembre 2023

Dominique Fortier - dfortier@medialo.ca

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©Photo Dominique Fortier - L'Avantage Gaspésien

Le conseil des maires de la Haute-Gaspésie alors que Marie Gratton y siégeait comme mairesse de Cap-Chat.

Récemment, le Journal de Québec a recensé les salaires de nombreux élus municipaux de partout en province afin de constater les différences entre la rémunération d’un maire d’une grande ville et celui d’un village. Le hic est que la taille d’une municipalité n’équivaut pas nécessairement à la lourdeur des dossiers qui tomber sur le bureau d’un élu.

La Haute-Gaspésie regorge d’exemples de petites municipalités qui ont eu à gérer d’énormes dossiers avec des élus qui gagnent à peine quelques milliers de dollars par année. Ce fût le cas de Marsoui qui a avait été frappé de plein fouet par la tempête Arthur. Du jour au lendemain, le maire de l’époque, Dario Jean, avait accueilli le premier ministre dans le village et avait dû devenir un expert instantané en sécurité publique. On peut penser également à la municipalité voisine de La Martre où les conseils municipaux successifs ont eu à gérer la saga interminable du réseau désuet d’aqueduc.

L’ex-mairesse de Cap-Chat, Marie Gratton, en sait aussi quelque chose. « Du jour au lendemain, on doit être au diapason avec tout l’aspect de l’organisation municipale et des dispositions légales; de là l’importance d’être entouré de gens compétents et de confiance, comme le directeur général et la trésorière. Et au-delà des affaires courantes, il y a les dossiers particuliers comme celui de l’enrochement de la rivière qui a rejailli sur notre conseil », rappelle-t-elle.

Dans cette optique, Marie Gratton souligne que la rémunération ne doit pas être la principale motivation pour se lancer en politique municipale. « Il ne faut pas regarder combien on fait de l’heure, parce que tu vas pleurer toute ta vie. Dans mon cas, lorsque notre conseil est arrivé en poste, la rémunération des élus n’avait pas été revue de nombreuses années. Ce n’est pas pour rien qu’on voit autant de maire démissionner pendant leur mandat; souvent parce qu’ils doivent concilier la fonction avec un autre emploi. Pour ma part, j’avais la chance d’être déjà une retraitée. »

L’ancienne élue explique aussi qu’elle a dû devenir rapidement une « experte » en urbanisme, en zonage, en foresterie, en bassins versants et en gestion du caribou, notamment en raison des nombreux comités sur lesquels les élus doivent siéger. « Le maire doit être curieux, mais c’est très intéressant. De plus, ce n’est pas tout de s’intéresser à ce qui se passe dans sa municipalité, mais il faut aussi être au courant des dossiers importants dans toute la MRC parce qu’à la fin, c’est souvent le maire qui doit est le visage public qui doit répondre aux médias et à ses concitoyens. »

Alors combien ça paye être en élue au Bas-Saint-Laurent et en Gaspésie? En Haute-Gaspésie, le maire annemontois, Simon Deschênes reçoit un salaire et des allocations totalisant 81 072 $ pour une municipalité d’environ 6 400 âmes. Il siège également à titre de président de la Régie intermunicipale de l’Énergie.

De l’autre côté de la rive, le maire de Carleton-sur-Mer, Mathieu Lapointe, reçoit plutôt 97 284 $. Par contre, il faut mentionner que l’élu carletonnais est aussi préfet d’Avignon et président de la Table des préfets en plus de siéger sur huit autres comités.

À Cap-Chat, le maire Marcel Soucy reçoit 31 673 $ par année pour une municipalité de 2 500 habitants alors que Genade Grenier a plutôt un montant de 2 674 $ à Saint-Godefroi où résident 355 habitants.

Au Bas-Saint-Laurent, le maire de Rimouski est le mieux payé avec une rémunération globale de 143 162 $, devant le maire de Rivière-du-Loup, Mario Bastille à 108 013 $ et Eddy Métivier de Matane à 88 727 $. Au bas de l’échelle, on retrouve plusieurs maires de La Matapédia qui gagnent entre 4 800 $ et 7 000 $ par année. Par exemple, le maire de Sainte-Marguerite-Marie 4 800 $ alors que certains conseillers reçoivent moins de 700 $ par année.