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12 avril 2017

L’enseignement primaire revisité à Marsoui

©Photo TC Média - Louis Laflamme

L’une des deux salles de classe de l’école primaire Notre-Dame-des-Neiges, à Marsoui, est dépourvue de pupitres et de chaises, laissant place aux divans, caisses de laits et ballons d’équilibre. C’est, entre autres, ce que propose la nouvelle approche d’enseignement expérimentée par la professeure multiniveaux Peggy St-Laurent. Une méthode qu’elle applique depuis le début mars, qui porte fruit et qui a des impacts directs sur l’apprentissage de ses élèves de maternelle, première et deuxième année. Incursion dans la classe de Mme Peggy.

Quoi de mieux qu’une séance de méditation pour débuter la journée du bon pied. Comment mieux canaliser le surplus d’énergie que par une partie de « brain gym »? Détrompez-vous, ce n’est pas une intrusion dans une salle de jeux ou un centre sportif. C’est plutôt la routine établie dans un des établissements scolaires dans lesquels vous avez l’habitude d’envoyer vos tout-petits.

Colorée et pleine de vie, cette salle de classe abrite dix élèves de trois niveaux différents. L’aménagement de ce local offre une panoplie de choix aux jeunes.

D’abord, la place désignée d’avance peut être oubliée. Ici, on s’installe où bon nous semble : sur le divan, à la table en « U » ou sur les tapis. Chaque endroit est propice, tant et aussi longtemps qu’il y est de la place pour une caisse de lait. Des caisses de lait qui ont été confectionnées avec Mme Peggy et qui agissent en guise de bureau et de siège. « C’est plus facile de ranger ses choses et on a plus besoin de laver les bureaux » soutient Théo, élève de deuxième année dans la classe de Mme Peggy.

Les bambins choisissent une place par période et doivent en adopter minimalement trois par jours, de sorte à améliorer l’entraide et la communication entre eux. Ceci bonifie, paradoxalement, le calme en classe, abolissant l’effet d’être enclavé dans une structure imposée. « On se sent plus libre. C’est plus confortable. C’est comme dans un salon, quoi! » explique Théo.

©Photo TC Média - Louis Laflamme

Des caisses de laits sont utilisées comme sièges pour ranger le matériel scolaire.

Approuvée par des ergothérapeutes, s’assoir sur un ballon gonflable d’équilibre est beaucoup plus bénéfique qu’être penché toute la journée sur un bureau. En plus d’être en constant mouvement, ils ont tendance à adopter une meilleure posture.

Ce qui est bon pour l’élève l’est aussi pour la prof

Cette structure, bien que grandement appréciée par les élèves, facilite aussi la tâche de l’enseignante. Elle améliore l’accessibilité aux jeunes et présente une solution aux troubles de comportements, d’inattention et d’hyperactivité. Par exemple, il est difficile de jouer sans cesse avec les objets dans son bureau quand on est assis dessus.

Peggy St-Laurent dit ouvertement ne pas être très favorable à la prise de médicaments chez des élèves en bas âge. À cet effet, elle peut se vanter de conjuguer avec succès réussite des jeunes et diminution des troubles de comportements. « Je peux me déplacer. Je trouve que c’est plus facile de se concentrer » enchérit Romane.

Une classe aussi irrégulière ajoute au sentiment d’appartenance des écoliers, déjouant certains problèmes de motivation. L’enseignante a aussi remarquée une amélioration sur leur désir de travailler.

©Photo TC Média - Louis Laflamme

Théo et son ami font leurs devoirs assis confortablement sur un divan.

Innover vient avec son lot d’inquiétude

« C’est certain qu’au début, je ne savais pas à quoi m’attendre. J’avais peur de perdre le contrôle. Étonnamment, j’ai beaucoup moins de discipline à faire et ça ne change aucunement ma façon d’enseigner. C’est à ce moment que je me suis rendue compte que le flexible sitting concordait parfaitement avec mes méthodes de travail auprès des jeunes » explique Peggy St-Laurent.

La jeune professeure affirme que cette nouvelle approche est le fruit de plusieurs recherches. « Je me posais d’abord comme question : comment est-ce que je pourrais faire, moi, pour être mieux dans ma classe » ajoute celle qui n’est pratiquement plus jamais assise à son propre bureau.  

Une inspiration de nos voisins du sud

Le flexible sitting a déjà fait ses preuves par le passé. Le concept est né en Caroline du Nord, aux États-Unis. Ce serait 26 écoles et bibliothèques du 12ième état américain qui l’appliqueraient.

La professeure multiniveaux s’est informé sur le flexible sitting via les réseaux sociaux. Elle est inscrite à une page Facebook francophone à ce sujet. Elle croît être la toute première enseignante à appliquer cette initiative dans la région gaspésienne. Du moins, elle l’est dans la commission scolaire des Chics-Chocs et en Haute-Gaspésie Elle affirme que le mot se passe chez ses amis et collègues de l’enseignement.

©Photo TC Média - Louis Laflamme

L'aménagement de la classe améliore l'accessibilité aux élèves, selon Peggy St-Laurent.

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