05 avril 2017

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©Photo TC Media – Joël Charest

Le président du conseil de Fabrique, Michel Barriault, les marguilliers, le curé Lamarre et l'économe diocésains se sont adressés aux fidèles pour faire le point sur l'état des finances et de l'avenir de la paroisse catholique de Matane.

« Si on veut tout garder, on va tout perdre c'est vers là que l'on s'en va. Malgré tout l'attachement que l'on y a, le presbytère Saint-Jérôme constitue une dépense et non un revenu. Considérant cela, le conseil de Fabrique a adopté une résolution à l'effet que nous allons devoir vendre le presbytère Saint-Jérôme. Nous allons le vendre, mais à sa juste valeur marchande. Pas question d'en faire un don », a annoncé Me Guy Loisel, vice-président du conseil de la Fabrique.

Le bâtiment est évalué à 162 000 $, excluant le terrain. Les marguillers n'ont pas voulu dévoiler le prix de vente de l'édifice, expliquant qu'ils souhaitent obtenir une offre représentant sa juste valeur marchande.

Rappelons que la Société Patrimoine Matane, constituée de paroissiens, demandait d'obtenir le presbytère Saint-Jérôme pour la somme symbolique d'un dollar afin d'y développer un projet de préservation du patrimoine matériel et religieux.

C'est la secrétaire de la Société Patrimoine Matane et marguillière du secteur, Andrée Dionne, qui a proposé la résolution de vente du presbytère à sa juste valeur marchande, venant ainsi éteindre l'espoir de ce groupe de paroissiens de l'obtenir pour une somme symbolique.

L'abbé Normand Lamarre avait un message assez clair à l'endroit des paroissiens qui ont publiquement critiqué le conseil de Fabrique. « Lorsque l'on se « bitch » dans les journaux, ce sont des armes qu'emprunte le malin pour diviser notre église. Ces attitudes malsaines sont des coups de fouet qui continuent de blesser le corps du christ. »

Le point sur les églises

Le président de la Fabrique, Michel Barriault, a fait le point sur les deux églises de Matane. Des travaux majeurs devront être entrepris pour la réfection de la toiture, des portes et des fenêtres de l'église Saint-Rédempteur. Cette réfection sera financée à partir d'un surplus budgétaire accumulé par l'ancienne administration en prévision de ces travaux.

D'importants travaux de réfection devront également être apportés à la toiture de l'église Saint-Jérôme. Un carnet de santé du bâtiment sera produit d'ici l'automne par une firme d'architectes. Déjà, en 2009, sa mise à niveau était évaluée à 2,6 M$ alors qu'une somme de 1,7 M$ avait été injectée pour la réfection du clocher et des tourelles.

D'urgents travaux de mises aux normes sont actuellement effectués au sous-sol de cette église. Une campagne de financement populaire sera bientôt lancée pour défrayer les coûts de la réfection évaluée à près de 50 000 $. La Fabrique précise que de nombreux travaux effectués dans le passé à cet endroit ont été faits sans l'obtention d'un permis de construction municipal.

Fragile équilibre financier

Bien qu'elle ait la ferme intention de conserver ses deux églises, la Fabrique doit faire face à d'importants défis financiers. En six ans, les revenus issus de la capitation annuelle sont passés de 23 700 à 13 200 $ pour Saint-Jérôme et de 52 000 à 38 000 $ pour Saint-Rédempteur.

En 2016, la nouvelle paroisse a enregistré des revenus de 723 000 $ alors que ses dépenses s'élèvent à 761 000 $ pour un déficit d'opération de 38 000 $. Des revenus ponctuels, issus de la vente de l'ancien presbytère Bon-Pasteur et des messes payées d'avance ont permis d'atténuer l'ampleur du déficit financier de la dernière année.

Les défuntes paroisses de Saint-Victor, Saint-Jérôme et Saint-Rédempteur ont respectivement enregistré des déficits de 22 846, 21 030 et 8 327 $. Quant à Bon-Pasteur, elle enregistre un surplus de 13 793 $, notamment, en raison de la vente de son presbytère.