08 mars 2017

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©Photo TC Media – Joël Charest

En vertu d'une nouvelle règle de taxation, la Ville de Matane impose désormais des taxes de services à tous les résidents qui occupent une chambre dans les foyers privés pour aînés. La copropriétaire du Foyer Bienvenue Chez-Vous, Ève Gendron, a vu son compte de taxes municipales bondir de 1 415 $ en 2017, une hausse de 52 % par rapport à l'an dernier.

« Je ne sais pas comment on va faire pour absorber la hausse, honnêtement je ne peux pas concevoir le fait que la Ville demeure sur cette position. On ne peut pas refiler la facture à nos résidents, la plupart n'ont pas les moyens de subir une telle augmentation. Nous devons faire d'immenses efforts pour ne pas faire de déficits et nous n'avons même pas la marge de manœuvre nécessaire pour nous sortir un salaire », souligne madame Gendron qui a interpellé le conseil municipal à cet effet.

À la dernière séance du conseil, le maire Landry a expliqué aux propriétaires qu'une taxe de services était maintenant facturée par bloc de trois résidents. Or, TC Media Nouvelles a obtenu copie de deux comptes de taxes municipales envoyés à des résidences privées pour aînés où trois taxes de services (au niveau de l'eau, des égouts et des vidanges) sont ajoutées pour chacun des résidents (plutôt que par bloc de trois, tel qu'expliqué).

 « On est imposés, nous avons plus de 80 articles à respecter au niveau de la règlementation du bâtiment, nous devons être conformes aux normes du CISSS ainsi qu'à celles du service incendie. C'est comme une autre brique qui vient s'abattre sur les petites résidences et nous savons très bien que nous allons devoir débourser cette somme de notre poche », ajoute Ève Gendron.

De son côté, la propriétaire du Foyer Béatrice, Lise Gagnon, est catégorique. Avec une telle augmentation, elle n'aura d'autres choix que de fermer ses portes à court ou moyen terme.

« Depuis 2010, nos résidences sont imposées et les institutions financières ne financent plus les résidences privées pour aînés. J'aime ce que je fais, j'adore mes résidents, mais, croyez-moi, je ne fais pas cela pour l'argent ! »

Elle comprend mal que sa résidence, qu'elle considère davantage comme une maison de chambres, soit taxée au même titre qu'un bloc appartement ou qu'un établissement hôtelier. « Avec huit résidents, on me demande de payer huit taxes d'eau, je n'ai pas 8 salles de bain, nous ne générons pas, non plus, une quantité astronomique de déchets », souligne-t-elle.

Le conseil en mode solution

Interpellé par ces propriétaires exaspérés, le conseil municipal de Matane s'engage à trouver rapidement une solution à la problématique.

« On se rend compte que pour certains propriétaires, l'impact est très important au niveau financier. Nous avons demandé à notre service comptable de vérifier cet impact-là et de voir quelles solutions pourraient être apportées pour les aider à absorber ces coûts-là », explique le maire Jérôme Landry.

Le maire, qui s'engage à rencontrer les propriétaires d'ici les deux prochaines semaines pour dénouer l'impasse, livre un plaidoyer en faveur du maintien des résidences privées pour aînés en Matanie.

«La Ville de Matane et la région a besoin de ces résidences pour avoir une offre qui soit complémentaire, car plusieurs aînés n'ont pas les moyens de se loger dans des édifices à grands frais. Il faut s'assurer d'avoir une fourchette de résidences pour répondre aux besoins de tout le monde. »