Le barrage Mathieu-D'Amours sera démoli

©Photo TC Media – Joël Charest

INFRASTRUCTURE. La direction principale des barrages publics du Centre d'expertise hydrique du Québec dresse un sombre portrait du barrage Mathieu-D'Amours situé au centre-ville de Matane. D'ici cinq ans, Québec devra démolir complètement l'infrastructure qui est arrivée à sa fin de vie utile.

L'usure du béton, les fissures, la corrosion et le temps auront eu raison de ce barrage qui occupe une position stratégique dans le développement touristique et économique du centre-ville selon les élus municipaux.

« Ces éléments rendent difficile, voire impossible, toute forme de réparations ou d'ajustements de l'équipement existant qui représente maintenant un risque par rapport à la sécurité du secteur », a expliqué le conseiller Steve Girard, lors de la séance publique du conseil municipal, ajoutant que le barrage constitue un outil de développement économique touristique important pour la Ville de Matane.

Les élus municipaux s'inquiètent de l'impact que pourrait avoir la disparition du barrage sur les secteurs avoisinants, notamment : sur la préservation du caractère patrimonial du parc des Îles, l'avenue Desjardins et l'avenir de la passe migratoire de la Société de gestion de la rivière Matane.

« Il est essentiel et prioritaire de conserver la passe migratoire sur le site, qui est la seule façon acceptable d'obtenir des données biologiques au sujet du saumon, puisque la méthode du décompte en apnée serait moins adéquate considérant les niveaux de turbidité de l'eau de la rivière Matane. Au Québec, notre rivière est considérée comme le joyau des rivières à saumon », plaide Steve Girard.

Pour la Ville de Matane, une seule solution demeure acceptable. Ainsi, les autorités municipales demandent au Centre d'expertise hydrique du Québec, propriétaire de l'équipement, de procéder rapidement à la reconstruction du barrage Mathieu-D'Amours après sa démolition.

« Nous voulons ravoir un barrage comme on a connu pour s'assurer d'avoir un niveau des eaux qui soit acceptable l'été, avoir un fonctionnement qui nous permet d'assurer le dégagement des glaces au printemps et que la structure permette de maintenir la passe migratoire pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'espèces nuisibles qui remonte la rivière Matane », ajoute le maire de Matane, Jérôme Landry.

Plusieurs scénarios sont actuellement sur la table, Québec pourrait favoriser la construction d'une nouvelle structure permettant de maintenir un niveau d'eau au parc des Îles tout en laissant les glaces s'écouler librement. Le gouvernement pourrait aussi décider de reconstruire une infrastructure similaire au barrage actuel. Selon le maire Landry, les coûts de reconstruction (défrayés par Québec) pourraient varier entre six et quinze millions de dollars, selon l'option qui sera retenue.

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