Une interruption de services causée par une pénurie de spécialistes

©Photo TC Media – Joël Charest

RÉACTIONS. Une semaine après avoir catégoriquement refusé toutes demandes d'entrevue à ce sujet, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint-Laurent sort de son mutisme et commente l'interruption de services en anesthésiologie à l'hôpital de Matane.

Dans le cadre d'un point de presse, tenu à Rimouski, la direction du CISSS Bas-Saint-Laurent a tenté de se faire rassurante quant aux récentes interruptions de services, citant en exemple la situation vécue à Matane.

Le CISSS explique qu'au Bas-Saint-Laurent, les effectifs d'anesthésistes sont comblés à 77 %, ajoutant qu'une pénurie touche actuellement cette spécialité à l'échelle du Québec. Les installations de plus petite taille seraient donc susceptibles subir des découvertures comme c'est actuellement le cas à l'hôpital de Matane et au Kamouraska.

Le directeur des services professionnels au CISSS Bas-Saint-Laurent explique qu'il s'agit d'une réalité propre aux régions. « Ça existait bien avant la création des CISSS. C'est une réalité propre aux régions, par le fait qu'il y a pénurie d'effectifs médicaux. Nous avons en place des corridors de services qui fonctionnent. Quand on se résout à devoir déclarer une découverture médicale, on agit en conséquence pour que les gens puissent avoir des services rapides et de qualité », assure le Dr Jean-Christophe Carvalho.

Des ententes existent entre les autorités de la santé et Transports Québec, lorsqu'une route est fermée, le transport ambulancier peut tout de même être effectué. « S'il y a une nécessité de transfert, le CISSS l'assume via le transport ambulancier et quand les routes sont fermées, il y a moyen de les ouvrir avec des partenariats avec Transports Québec, comme on a dû le faire pendant les Fêtes avec une cliente de Matane », ajoute Dr Carvalho.

Le CISSS s'est d'ailleurs engagé à publier tous les avis relatifs aux interruptions de services sur son site internet.

Un gain en matière de transparence

Le député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, accueille positivement cette intervention du CISSS Bas-Saint-Laurent.

« Ça aurait toujours dû être le cas, je suis convaincu que, n'eût été l'intervention des infirmières et la mienne, dans le temps des Fêtes, on n'aurait pas eu ce point de presse. Voyons-y un gain en matière de transparence, c'est un point positif », souligne-t-il.

Pascal Bérubé croit qu'il faut tout mettre en œuvre afin d'assurer qu'il n'y ait plus de découverture. En ce sens, il propose: d'avoir une meilleure organisation des ressources sur le territoire (en modifiant la loi 10 et en élargissant le pouvoir de contrainte), de s'assurer qu'un médecin spécialiste qui s'engage à venir remplacer ne puisse se désister, d'admettre davantage d'étudiants dans les facultés pour former des spécialistes et reconnaitre la compétence des spécialistes formés à l'étranger et vivant actuellement au Québec.

En collaboration avec Jean-Philippe Langlais.

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